Publié le:
6/2/2023
Depuis le début d’année 2022, le prix du granulé de bois (aussi appelé « pellets » ) s’envole et atteint des sommets en termes de prix. En effet, l’augmentation des coûts de production a fait exploser le prix du pellet vendu en sac ou en vrac.
Selon Propellet, l’association nationale des professionnels du chauffage au granulé de bois, l’augmentation se situe entre « 80 % et 100 % par rapport à la même période » en 2020.
Comment expliquer une telle hausse ? Plusieurs éléments de réponses peuvent être mis sur la table :
➤ L’augmentation soudaine a créé un phénomène général de sur-stockage. Face à une crainte de voir les prix augmenter, les ménages chauffés au bois ont commencé à acheter des quantités de pellets bien supérieurs à leur besoin et ainsi à en stocker une partie. Cette pratique a entre autres causé une certaine tension sur le marché et ainsi obligé les fabriquant à fonctionner en flux tendu.
➤ Évidemment, ce climat anxiogène a provoqué des ventes frauduleuses de granulés. De faux revendeurs ont profité de cette hausse afin de publier de fausses annonces et donc d'arnaquer de multiples propriétaires chauffés au bois en manque de granulés pour l’hiver.
➤ Il y a eu une augmentation significative de la vente de chaudières et poêles à granulés contribuant à une hausse de la consommation de 300 000 tonnes.
La forte demande pour ces moyens de chauffage s’explique notamment par les aides et subventions conséquentes que l’Etat accorde aux propriétaires souhaitant remplacer une chaudière fioul ou gaz.
➤ À prendre en compte également la situation internationale en Ukraine ainsi que le contexte inflationniste global qui ont d’autant plus accentué cette hausse soudaine.
Depuis le 15 avril 2022 et jusqu’au 31 mars 2023, le montant MaprimeRenov alloué à la chaudière à granulés a augmenté de 1000 €.
À la question, est-il toujours intéressant de se chauffer au bois, la subvention MaPrimeRenov est déjà un premier élément de réponse ?
➤ En effet, pour une chaudière à granulés l’organisme accorde +10 000 euros d’aides ainsi que 4 000 euros de CEE (certificats d’économie d’énergie) pour un ménage bleu (très modeste) quand celui-ci est chauffé au gaz. Si le chauffage est au fioul, alors les CEE passent à 5 000 € pour le même type de ménage. Inutile de dire qu’un propriétaire chauffé au fioul ou au gaz et souhaitant passer à une chaudière à granulés dispose actuellement d’un contexte très favorable.
➤ Également, le bois, comparé aux énergies fossiles, est une source d’énergie et de chauffage extrêmement économique. La comparaison avec le fioul ou le gaz est largement en faveur de bois, et ce, malgré les augmentations du granulé.
➤ Les augmentations constantes ces dernières années du fioul et gaz obligent parfois les particuliers à remplacer d’urgence leur système de chauffage, car ce dernier représente un gouffre financier trop important à assumer sur le moyen-long terme.
➤ L’électricité souffre également de la comparaison avec le bois
En tant que membre de l'Union européenne, la France tout comme les autres nations est soumise au marché européen de l’électricité. Cela signifie que la France doit constamment s’aligner sur les tarifs européens qui sont eux même alignés sur ceux du gaz. C’est une sorte de cercle vicieux énergétique qui met d’abord en difficulté les particuliers qui sont de facto soumis aux augmentations notables chaque année de leur facture de chauffage.
Constat accablant reconnu par la cheffe de l’exécutif européen affirmant que « la flambée des prix de l’électricité montre clairement les limites du fonctionnement actuel du marché »
➤ D’un point de vue écologique, le bois sort également grand vainqueur du match. A contrario des énergies fossiles qui sont épuisables, le bois est quant à lui une énergie renouvelable. En effet, un arbre se régénère en moins de 100 ans tandis que le pétrole met quant à lui plusieurs milliers d’années à se renouveler. En effet, l’empreinte carbone du chauffage au bois est 12 fois inférieur au chauffage au fioul.
L’avenir du granulé et plus généralement du chauffage à bois semble avoir un futur plus que prometteur. Combinant tous les avantages d’un chauffage optimal : écologique, économie et pratique, le granulé peut se targuer d’évoluer dans une industrie française réactive et bien consciente d’une demande qui ne fait que s’accroître au fil des années.
La hausse récente du granulé actuellement peut, il est vrai, semer le doute chez les consommateurs ou futur client. Cependant, Eric Vial (délégué général de Propellet) affirme qu’en prenant compte de la situation actuelle, le granulé de bois « augmente moins que les autres énergies et il n’aura finalement jamais été aussi compétitif ».
Propellet se veut donc rassurant concernant l’avenir du granulé en affirmant que de nouvelles usines de granulations sont en construction sur l’ensemble du territoire afin de « pouvoir doubler la capacité de production d’ici à 2028 ».